La potière est cruche
La potière est cruche
Ronde et polie
Sortie du feu intense, encore chaude
Elle dévoile ses formes
Contenant creux du caché, du sombre
Matière manifeste de l’insoupçonnable
Substance témoin du geste de son créateur
Lissée, creusée, façonnée
Réceptacle de l’eau de source
Implore au ciel mains tendues
Recevant encore de doux breuvage
La potière est cruche
Ronde et polie
Posée là
Ses rondeurs prêtes à accueillir
Son visage tendu droit au ciel
Ses joues gonflées, soufflent impuretés et poussières
Un temps d’amour
Par temps de pluie, elle se remplie des offrandes célestes
Posée là
Sa chevelure ruissèle
La potière est cruche
Ronde et souterraine
Grand contenant obscur et sombre
Espace prêt à nourrir
De cette nourriture sacrée va faire germer
Des racines, des plantes, des fleurs
Autour de sa tête, le long de sa chevelure mouillée
Et descendre au sol, et s’y encrer
La potière et cruche
Ronde et comblée
Se fond aux trésors, que livre la terre
Devient vert tige, écorce d’arbre, fleur parfumée
Son cœur se rythme à celui de sa nourricière
Pour une seule respiration.
Fred